lundi 17 juillet 2017

Caprinula doublieri

"Caprinula doublieri", rudiste trouvé dans
le Cénomanien de l’île d’Oléron


Description des pièces et lieu des découvertes

C’est lors de la prospection en club (QUARTIER LIBRE 17 – La Rochelle Fossiles), le 16 mai 2010, sur les estrans de Chaucre et Domino que l’un d’entre nous (Laurent Rigollet) a trouvé le rudiste Apricardia laevigata connu comme caractéristique du Cénomanien moyen (Voir Moreau, 1996*). Nous avons poursuivi l’exploration de ce platier et trouvé quelques oursins mais surtout les rudistes déjà connus sur d’autres sites de Charente-Maritime surtout celui de l’île Madame.

Dans ces découvertes certains avaient un air de famille avec l’Ichthyosarcolites triangularis mais s’en différenciaient par une taille plus petite (pouvant quand même dépasser 30 cm de diamètre), un enroulement double, une section plus importante et des canaux longitudinaux polygonaux dans le voisinage de la cavité principale. Les photos N° 1 et 2 montrent deux de ces spécimens avec l’enroulement central bien conservé sur le second.


Un peu d’histoire sur cette espèce

A partir de la publication de J. Macé-Bordy** nous avons considéré que les spécimens récoltés (1) s’apparentent à la Caprinula doublieri dont le lectotype (retenu par J. Macé-Bordy) est conservé au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris et figuré en photos (groupe N°3). A noter que ce fossile et quelques autres échantillons proviennent des environs de Martigues (13), site catalogué à l’époque dans le Néocomien supérieur alors que J. Macé-Bordy précise l’origine à Fontblanche près de Martigues dans le Cénomanien supérieur, quand l'expertise lithologique de V. Paquier (1903) donnait la même provenance cénomanienne que Caprina adversaCette dernière indication n’est pas anodine car le secteur où l’on découvre ces sortes de Caprinula doublieri comporte aussi des Caprina adversa.




On rappelera que c’est d’Orbigny qui décrivit le rudiste dans la Paléontologie Française *** sous le nom de Caprinella doublieri pour honorer M. Doublier qui avait collecté les échantillons avec M. Martin à Martigues.

Il est aussi nécessaire de se reporter à la publication de H. Douvillé**** où celui-ci reprécise la définition du genre Caprinula. De plus il y approfondit le travail de Sharpe (1849) sur l’étude des caprinules dans les couches carentoniennes d’Alcântara près de Lisbonne en s’aidant du travail de Choffat (1885) qui avait notamment remplacé l’appellation de la C. doublieri attribuée par Sharpe pour en faire la nouvelle espèce C. olisiponensis. On peut penser qu’à l’occasion de son travail Sharpe avait, pour doublieri, changé le genre Caprinella en Caprinula. Dans son article Douvillé rappelle que quatre espèces de Caprinula ont été déterminées dans le Carentonien d’Alcântara sans la C. doublieri en ajoutant toutefois que l’étude de ces pièces est délicate en ne s’appuyant que sur les caractères extérieurs.

Faute d’étude plus poussée sur les pièces récoltées à l’île d’Oléron, nous les traitons en espèce distincte sous le nom de Caprinula aff. doublieri. Ce fossile d’après nos recherches et consultations n’a pas été signalé dans la région auparavant (1). S’il s’avère qu’il s’agit de Caprinula doublieri (d’Orbigny, 1850) le domaine de cette espèce sera alors étendu du Sud-Est vers le Centre-Ouest de la France.


(1) Présentation de la « Caprinula doublieri » faite dans le cadre de l’exposition sur les Rudistes de Charente-Maritime réalisée par le club QUARTIER LIBRE 17 – La Rochelle Fossiles lors de la Bourse de La Tremblade des 20 et 21 février 2016. 





                                                                   J.P. Archambeau – Le 16 juillet 2017