dimanche 29 mars 2015

Morphologie des bivalves

Les bivalves (= Lamellibranches = Pélécypodes)

Généralités

Les bivalves se distinguent par leur symétrie bilatérale avec valves droite et gauche, une tête peu différenciée, l’absence de tentacules et yeux. L’ouverture des valves est passive (ligament de la charnière élastique), mais la fermeture est active (muscles adducteurs).
La reproduction est sexuée (individus mâles et femelles portant des gonades). La fécondation est libre (pélagique). Le stade larvaire est généralement mobile et pélagique contrairement au stade adulte, le plus souvent sédentaire.
Les lamellibranches épibiontes se fixent au substrat par le byssus qui secrète une substance adhérente (généralement la valve la plus grosse est fixée au substrat). Les formes endobiontes sont munies d’un siphon pour la filtration de l’eau. Les endobiontes fouisseurs occupent pour la plupart des environnements sableux ou silteux. Il existe aussi des espèces appartenant aux lithophages qui creusent leur terrier dans des substrats solides.
Les bivalves se nourrissent surtout par filtration de l’eau et ingestion du plancton (protistes). Ils occupent principalement des habitats littoraux. Certaines espèces occupent cependant des milieux abyssaux particuliers (e.g., sources hydrothermales).
La coquille des bivalves porte souvent des stries de croissance et des cernes annuels. La sclérochronologie (étude des cernes annuels) est utilisée en paléoécologie (démographie,vitesse de croissance en relation avec les changements environnementaux...). Au vu de leurs affinités écologiques (substrat, température, salinité, bathymétrie...), les bivalves sont beaucoup utilisés en paléoécologie et à des fins de reconstitution paléoenvironnementale.

Élements de morphologie de la coquille

La coquille des bivalves consiste en deux valves (droite et gauche) dont l’orientation fait référence à une partie antérieure (bouche), une partie postérieure (anus, siphon), un côté ventral (pied) et un coté dorsal (charnière). Chez les formes équivalves, les deux valves sont identiques; chez les formes inéquivalves, la morphologie des deux valves est différente. La distinction entre valve droite et valve gauche est donc importante à des fins d’identification.
La charnière (côté dorsal) permet l’articulation des deux valves. Elle se caractérise par un crochet plus ou moins bien développé, orienté le plus souvent vers l’avant (prosogyre), parfois vers l’arrière (opistogyre). La charnière porte une area ligamentaire ainsi qu’un plateau;cardinal muni de dents et parfois de fossettes. Le nombre, l’orientation et la forme des dents constituent des caractères diagnostiques importants.
L’empreinte du ou des muscles adducteurs est généralement visible sur la face interne de la coquille. On distingue les monomyaires (1 muscle) des dimyaires (muscles antérieurs et postérieurs). Les dimyaires se regroupent en isomyaires (= homomyaires: empreintes des muscles antérieur et postérieur identiques) et anisomyaires (= hétéromyaires: empreintes différentes). Chez les formes anisomyaires, l’empreinte du muscle postérieur est toujours la plus grosse.
La bordure du manteau définit une ligne palléale sur la face interne des coquilles. La ligne palléale peut être continue (intégripalliée) ou échancrée dans la partie postérieure par un sinus (sinupalliée) correspondant à l’insertion du muscle rétracteur du siphon. L’ornementation externe de la coquille est également un critère diagnostique.
La structure de la coquille comprend 3 couches principales: le périostracum (formé de matière cornée, il ne se fossile pas); une couche externe prismatique et une couche interne lamellaire (nacre). Les variations sont toutefois nombreuses (e.g., couche intermédiaire fibreuse). La coquille consiste en aragonite, parfois en calcite, parfois les deux.

Éléments de classification

Les lamellibranches constituent une classe très importante renfermant environ 11.000 espèces actuelles et près de 15.000 espèces fossiles. La classification des zoologistes est fondée sur la morphologie des partie molles. La classification des paléontologues repose essentiellement sur la morphologie de la coquille: charnière et dents, empreintes musculaires, crochet, etc. Différents schémas de classification des bivalves existent. Celui qui est résumé ci-dessous fait appel au développement de la charnière.

Taxodontes: charnière faite de dents multiples et semblables;
Cténodontes: dents convergentes vers le centre de la valve; Cambrien-actuel;
Actinodontes: dents orientées de façon radiales; Silurien-actuel;
Pseudocténodontes: dents ~ parallèles; Dévonien-actuel;
Dysodontes: charnière réduite à dents peu distinctes; Dévonien actuel;
Préhétérodontes: charnière pourvue d’un nombre de dents limité, en position cardinale; Dévonien-
actuel;
Hétérodontes: charnière pourvue d’un nombre de dents limité, en positions cardinale et latérale;
Types lucinoïdes (2 dents) et Cyrénoïdes (3 dents); Carbonifère-actuel;
Hippuritoidea (ou Pachyodontes ou rudistes); Jurassique supérieur-Crétacé.


Morphologie des Pélécypodes