jeudi 16 avril 2020

Origine de l'asymétrie chez les rynchonelles du Crétacé supérieur



DU NOUVEAU CHEZ LES RHYNCHONELLIDES ASYMETRIQUES
 DU CAMPANIEN




Danièle GASPARD, chercheuse au M.N.H.N. et spécialiste des brachiopodes, vient de publier au Bulletin de la Société Géologique de France un article intitulé La question débattue des rhynchonelles asymétriques (Brachiopoda, Rhynchonellida): exemples dans le Crétacé supérieur d'Europe occidentale. Sylvain GERY et Raymond AUSSANT, membres du club "La Rochelle Fossiles" ont apporté une modeste contribution en soumettant à son expertise leurs collections respectives de brachiopodes du Campanien récoltés sur les sites de Barzan (La Roche bâtard et Le Pilou) et de Talmont-sur-Gironde (Le Caillaud).

Quelques extraits 

Les brachiopodes rhynchonelliformes présentent généralement une coquille bivalve à symétrie bilatérale. Les variations ou écarts par rapport au plan de symétrie sont cependant courants. De nombreux auteurs ont souligné que certaines variations sont liées aux conditions environnementales (population surpeuplée, attachement étroit à un substrat empêchant une croissance normale de la coquille). Ainsi, elles correspondent à une modification occasionnelle de la symétrie normale dans la coque, également appelée dissymétrie. D'autres variations sont également liées à des commissures antérieures particulièrement décalées / torsadées, c'est -à- dire des coquilles à bord antérieur bilobé (côté droit vers le haut / côté gauche vers le bas ou vers l'arrière), qui semblent plutôt d'origine génétique. Ce dernier cas correspond à l'absence de symétrie normale dans la coque, également appelée asymétrie. Parmi les brachiopodes, l'asymétrie est simplement observée chez les rhynchonellidés et affecte l'ensemble de la population, mais l'origine de l'état d'asymétrie reste une question ouverte.


Plusieurs rhynchonellidés présentant une asymétrie droite et gauche du bord antérieur sont bien représentés du Crétacé jusqu'au Danien. Depuis longtemps, la plupart d’entre eux ont été identifiés comme Rhynchonella difformis. Après une révision générale de Cyclothyris certains de ces rhynchonellidés ont été attribués à Cyclothyris difformis. Or, tous les rhynchonellidés asymétriques du Crétacé ne doivent pas être identifiés comme Cyclothyris difformis. Parmi les interprétations erronées les plus courantes, les spécimens de Cyclothyris compressa sont souvent mal identifiés par certains auteurs comme C. difformis. De plus, les rhynchonellidés asymétriques du Crétacé supérieur (Coniacien – Campanien) ont également été identifiés comme C. difformis.

L'étude s'est attachée à examiner et à préciser la situation complexe des rhynchonellidés asymétriques du Crétacé supérieur (Sénonien) des Corbières (Aude, France) de la Basse-Provence (S.E. France),  des Charentes et de la Dordogne (S.O. France) et de la Castille (Espagne), et de mettre en évidence le statut de leur asymétrie. Les observations faites au regard de la grande diversité morphologique de toutes ces espèces ont conduit à ériger une nouvelle espèce: Cyclothyris grimargina nov. sp. du matériau type d'Arnaud, et de deux nouveaux genres Contortithyris nov. sp. gen. et Beaussetithyris nov. gen..

"Dans la présente étude, nous identifions l'asymétrie dans quatre genres de rhynchonellidés (Cyclothyris, Contortithyris, Beaussetithyris, Owenirhynchia) au niveau de la commissure antérieure montrant un décalage gauche-haut/droite-bas ou l'inverse. L'observation de la commissure antérieure décalée chez environ 50% des spécimens à asymétrie droite et chez 50% de ceux à asymétrie gauche dans Cyclothyris globata et C. grimargina milite en faveur d'une origine génétique plutôt que que d'une expression écophénotypique. Nous rappelons que dans Cyclothyris difformis, C. grimargina et Contortithyris thermae, cette expression asymétrique n'est pas visible au stade juvénile et ne touche pas les parties dures internes de la coquilles, c'est à dire la crura."

Les spécimens récoltés en Charente-Maritime dans la région de ROYAN relèvent désormais de la nouvelle espèce Cyclothyris grimargina nov. sp.On les retrouve dans les figures 6 et 7 de l’étude. 





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L’intégralité de l’article de Danièle GASPARD est accessible:

-        - en français, version manuscrit avec certaines imperfections (planches désolidarisées      du texte):

  ne pas oublier pas lorsque vous ouvrirez le lien, de cliquer sur la fenêtre qui s'ouvrira, indiquant :      traduction française.

-        -  en anglais dans la version publiée au B.S.G.F. :

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                                          Sylvain GERY et Raymond AUSSANT – 26 mars 2020





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