Le siphon
chez les ammonites
chez les ammonites
1ère édition le 14
juin 2020
Par J.P. Archambeau
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1 - ANATOMIE
Si
la phylogénie entre les Ammonoïdés à partir des Nautiloïdés n’est pas certaine
(voir Piveteau Traité de Paléontologie, tome II, 1952). On peut dire que les
premiers Ammonoïdés apparaissent
au Dévonien inférieur avec des formes à siphon ventral et à suture simple. Ces
animaux prennent une grande importance numérique au Carbonifère. Ils
constituent l'ordre des Goniatitida, où apparaissent bientôt des types de
suture plus complexes. En même temps, mais exclusivement au Dévonien, les
Clymeniida envahissent les mers : ils ont une suture du type «goniatite», mais
le siphon est dorsal, c'est-à-dire à l'intérieur.
D’après
Wikipédia :
Les Clymeniida (clyménies en
français) forment un ordre éteint d'Ammonoidea caractérisées
au sein de ces dernières par la position dorsale de leur siphon.
Des clyménies ont été découvertes en Europe, en Afrique du Nord, au Kazakhstan
et en Australie. Elles ont vécu de la fin la fin du Dévonien au tout début du
Carbonifère, il y a environ entre 380 et 350 Ma (millions d'années).
Focalisons-nous maintenant sur les
ammonites et particulièrement sur l’accessoire que constitue le siphon qui
apparait en bleu sur le dessin ci-après.
Le dessin montre la position du tube
siphonal en position extérieure (ou ventrale) alors que sur les Nautiloidea
dont les Orthoceras le siphon est en position centrale.
II – ROLE ET
FONCTIONNEMENT DU SIPHON
Selon le principe de l’actualisme, on
peut imaginer que les ammonites avaient un comportement analogue aux nautiles
actuels qui chaque nuit remontent vers les eaux superficielles sans doute pour
échapper aux prédateurs et le jour reviennent en profondeur pour se nourrir
d’invertébrés de fond qu’ils repèrent grâce à leur odorat et capturent à l’aide
de leurs tentacules.
La flottaison de l'ammonite était
permise par la structure creuse de sa coquille lui conférant une densité
neutre, proche de l'eau. Le découpage de la coquille en une série de loges,
toutes reliées par un siphon, permettait en outre d'agir comme un ballast au
gré de leur remplissage d’eau et de gaz (diazote produit par le sang) et donc pour
l’animal de contrôler sa profondeur. Le siphon aboutissait à une ouverture
entourée d’un goulot dont l’orientation évoluait avec l’âge et n’est uniquement
significative que chez l’adulte. La chambre initiale la plus au centre était la
cavité la plus ancienne. Elle représentait le stade embryonnaire de l’animal.
Quand la jeune ammonite devenait trop grosse pour sa loge, elle en construisait
une à côté pour s’y installer. Le processus se répétait tout au long de sa
croissance. Ainsi, les anciennes chambres vides lui servaient de caisson de
flottaison.
III – EXEMPLES DE
SIPHONS SUR QUELQUES AMMONITES
- Ammonite Parkinsonia parkinsoni (Sowerby, 1821) de la
collection de Jean-Claude Videau, provenant du Bajocien de Bayeux.
Nota : le nom de l’étage Bajocien
provient du calcaire oolithique ferrugineux de Bayeux.
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