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mercredi 17 juin 2020

Le siphon chez les ammonites


  Le siphon 
chez les ammonites


                                                 1ère édition le 14 juin 2020
                                                      Par J.P. Archambeau

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1 - ANATOMIE

Si la phylogénie entre les Ammonoïdés à partir des Nautiloïdés n’est pas certaine (voir Piveteau Traité de Paléontologie, tome II, 1952). On peut dire que les premiers Ammonoïdés apparaissent au Dévonien inférieur avec des formes à siphon ventral et à suture simple. Ces animaux prennent une grande importance numérique au Carbonifère. Ils constituent l'ordre des Goniatitida, où apparaissent bientôt des types de suture plus complexes. En même temps, mais exclusivement au Dévonien, les Clymeniida envahissent les mers : ils ont une suture du type «goniatite», mais le siphon est dorsal, c'est-à-dire à l'intérieur.

D’après Wikipédia :
Les Clymeniida (clyménies en français) forment un ordre éteint d'Ammonoidea caractérisées au sein de ces dernières par la position dorsale de leur siphon. Des clyménies ont été découvertes en Europe, en Afrique du Nord, au Kazakhstan et en Australie. Elles ont vécu de la fin la fin du Dévonien au tout début du Carbonifère, il y a environ entre 380 et 350 Ma (millions d'années).


Focalisons-nous maintenant sur les ammonites et particulièrement sur l’accessoire que constitue le siphon qui apparait en bleu sur le dessin ci-après.


Le dessin montre la position du tube siphonal en position extérieure (ou ventrale) alors que sur les Nautiloidea dont les Orthoceras le siphon est en position centrale.


II – ROLE ET FONCTIONNEMENT DU SIPHON

Selon le principe de l’actualisme, on peut imaginer que les ammonites avaient un comportement analogue aux nautiles actuels qui chaque nuit remontent vers les eaux superficielles sans doute pour échapper aux prédateurs et le jour reviennent en profondeur pour se nourrir d’invertébrés de fond qu’ils repèrent grâce à leur odorat et capturent à l’aide de leurs tentacules.

La flottaison de l'ammonite était permise par la structure creuse de sa coquille lui conférant une densité neutre, proche de l'eau. Le découpage de la coquille en une série de loges, toutes reliées par un siphon, permettait en outre d'agir comme un ballast au gré de leur remplissage d’eau et de gaz (diazote produit par le sang) et donc pour l’animal de contrôler sa profondeur. Le siphon aboutissait à une ouverture entourée d’un goulot dont l’orientation évoluait avec l’âge et n’est uniquement significative que chez l’adulte. La chambre initiale la plus au centre était la cavité la plus ancienne. Elle représentait le stade embryonnaire de l’animal. Quand la jeune ammonite devenait trop grosse pour sa loge, elle en construisait une à côté pour s’y installer. Le processus se répétait tout au long de sa croissance. Ainsi, les anciennes chambres vides lui servaient de caisson de flottaison.


III – EXEMPLES DE SIPHONS SUR QUELQUES AMMONITES

- Ammonite Parkinsonia parkinsoni (Sowerby, 1821) de la collection de Jean-Claude Videau, provenant du Bajocien de Bayeux.
Nota : le nom de l’étage Bajocien provient du calcaire oolithique ferrugineux de Bayeux.

Vue de profil (diamètre 14 cm) et détail du siphon apparu au dégagement


- Ammonite Orthaspidoceras orthoceras  (d’Orbigny, 1848) de la collection de Jean-Claude Videau, de taille adulte récoltée au Rocher d’Yves (17) dans le Kimméridgien supérieur. Plus grand diamètre : 16 cm.

Vue de profil de l’ammonite et à droite le détail du siphon qui affleure


- Ammonite Orthaspidoceras lallierianum  (d’Orbigny, 1841) de la collection de Raymond Aussant, de petite taille récoltée au Rocher d’Yves (17) dans le Kimméridgien supérieur.





Diamètre total : 70 mm
Diamètre du tube-siphon : environ 1 mm
Couleur du siphon : noir
Le siphon n’a pas été parfaitement conservé mais permet de bien deviner son cheminement









- Ammonite déroulée Helicancyloceras (Nonyaniceras) crassetuberculatum ? Klinger, 1977 de la collection de Jean-Claude Videau, provenant de l’Aptien moyen du Queensland (Australie). Le petit siphon est bien visible sur la partie effilée enroulée de l’ammonite. Diamètre approximatif : 5 cm.



- Ammonite Myloceras cf. davidi  Whitehouse, 1926  juvénile, stade qui ne permet pas de voir que l’on a affaire à une ammonite hétéromorphe. Elle provient de l’Albien du Queensland (Australie). Sa plus grande dimension est de 12 cm.






















- Ammonite Coilopoceras requienianum (d’Orbigny, 1841) de la collection de Jean-Pierre Archambeau, de taille moyenne provenant de la carrière de Monte-à-Peine à Port-des-Barques (17) niveau correspondant à la base du Turonien.



























Vue générale de l’ammonite et détail de la zone où apparaît le siphon

                    Diamètre total : environ 190 mm
                    Diamètre du tube-siphon : 2,5 mm
                    Couleur du siphon : brun-rouge

IV – CONCLUSION

Il convient en premier lieu de remercier nos collègues de club qui ont extirpé de leur collection des pièces qui avaient la particularité de laisser entrevoir leur siphon ce qui n’est pas commun même si ce petit tube se situe pour une grande partie tout près de la périphérie.

Ce petit inventaire pourra être complété si nous avons la connaissance d’exemplaires intéressants laissant apparaître leur siphon.







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