Pycnodonta vesicularis var. hippopodium
du Campanien supérieur de Charente-Maritime
Description des pièces et lieu des
découvertes
C’est sur l’estran
du littoral royannais (St. Georges-de-Didonne, Meschers…) que cette huître
géante peut être récoltée. Elle y est plus rare que les innombrables Pycnodontes vesicularis qui forment les lumachelles caractéristiques
des falaises du Campanien ; on la trouve également dans le Cénomanien
charentais.
Cette
variété de Pycnodonte, dite hippopodium présente une coquille
subtétragonale ou arrondie, souvent irrégulière. Déprimée et plane dans le
jeune âge, elle devient épaisse et de très grande taille dans l’âge adulte, les
lignes d’accroissement concentriques se transformant en plis rugueux. La valve
supérieure est plane ou concave, légèrement bombée au centre, à bord relevés.
La valve inférieure est fixée sur une grande partie de sa surface et les bords
sont relevés presque perpendiculairement vers la région palléale. Les crochets
sont contigus, droits et médians chez les adultes.
1er spécimen : longueur = 160 mm,
largeur = 130 mm, épaisseur = 88 mm
(collection Sylvain GERY)
Un peu d’histoire et détermination
Nilson* (1827) a créé la variété hippopodium découverte à Koepinge en
Suède, sans contester son appartenance à l’Ostrea
vesicularis, elle-même créée par Lamarck** (1806). Arguant de ses traits
caractéristiques, d’Orbigny*** (1847) estime que cette espèce se « distingue
nettement des Ostrea biauriculata ou vesicularis ». Coquand**** (1862)
émet un avis identique. Les auteurs modernes
comme Blaise Videt***** (2003) dans sa thèse et Anne Mehlin Sørensen******
(2012) dans sa publication, plaident en faveur d’une variété.
Ainsi pour Blaise Videt***** (2003) "les Pycnodonta vesicularis avec
leur forme gibbeuse ont formé des lumachelles dans des vasières distales
crayo-silteuses dans un environnement calme et stable. Lorsque le substrat était
plus instable l’huître s’est développée dans les environnements de vasières en
se fixant sur des rudistes (Chereau et Al., 1998) ; ce sont ces conditions
qui ont conduit à sa spécialisation et ont donné la variété hippopodium" . On notera que cette variété rapportée par Blaise Videt dans le
Cénomanien moyen de l’île Madame est de taille beaucoup plus modeste que les
spécimens du Campanien de la région de Royan où des conditions environnementales encore plus favorables ont pu conduire à un tel développement.
Sylvain GERY, 14 mai 2015