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lundi 19 février 2018

Dents d'Hadrodus splendens

Dents d’Hadrodus splendens
du Campanien de Royan (17)



Description des pièces et lieu des découvertes

Les 2 photos de gauche montrent de belles dents qui ont été trouvées sur la falaise du Caillaud (Talmont-sur-Gironde) dans le Campanien moyen. Très bien conservées, ces dents sont très rares et se particularisent par leur grosseur, une forte racine et la partie active en forme de crochet ; leur épaisseur est faible. La 3ème dent correspond à une découverte faite au XIXème siècle sur la commune d’Arvert (à côté de Royan) que le Docteur Chevallier a donnée au Musée de Paris comme indiqué par Gervais(1). Elle a été figurée par Albert Gaudry(2) suivant le dessin repris ci-dessous sous le nom d’Ancistrodon splendens. On peut imaginer que les poissons qui possédaient de telles dents étaient de grande taille. Leurs dents en forme de crochet, particulièrement résistantes, servaient à arracher les algues (rôle de brouteur). Leurs mâchoires devaient être équipées d’autres types de dents pour compléter leur alimentation.




Un peu d’histoire sur cette espèce

La craie de Meudon a fourni des dents que Debey désigna Ancistrodon, nom de genre qu’il laissa inédit et que Roemer employa dès 1849.

De Koninck, en 1870, attribua le nom Ankistrodus splendens(3) pour une dent du Musée géologique de l'Université de Louvain et provenant aussi de Meudon (Sénonien supérieur).

Comme l’a indiqué Wilhelm Dames c’est le premier nom qui a la priorité. En 1883, il a été le premier à montrer que les dents décrites comme Ancistrodon étaient en fait des dents pharyngiennes d’actinoptérygiens. Ce type de dents se retrouve sur d’autres poissons comme l’actuel baliste et est lié au mode d’alimentation.

Priem(4) en 1892 a étudié d’autres dents de ce type et a précisé que la longueur de la couronne de la dent d’Arvert était de 2 cm, dimension homogène avec la taille des dents de Talmont.

La publication de Jürgen Kriwet en 2005(5) retrace la chronologie des études sur ce type de dents. Il rappelle que Leriche (1911) inclut les dents de morphologie Ancistrodon dans le genre pycnodonte Acrotemnus mais que Weiller (1929) en se basant sur l’histologie les a transférées dans le genre Stephanodus groupe dont les dents manquent d’homogénéité. Il fait aussi référence à la publication de Bell (1986)(6) qui étudia un exemplaire qu’il rapporta à l’Hadrodus hewletti. Bell justifia la préférence pour le genre Hadrodus Leidy, 1857 à Ancistrodon car ce dernier nom correspond à un serpent actuel Ancistrodon Wagler, 1830 (suivant en cela la remarque de Hay déjà faite en 1899).

Les dents en question sont donc attribuées à Hadrodus splendens (de Koninck, 1870).




          
                                                                                            J.P. Archambeau – Le 12 février 2017


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