Dents d’Hadrodus
splendens
du Campanien de Royan (17)
Description des pièces et lieu des découvertes
Les
2 photos de gauche montrent de belles dents qui ont été trouvées sur la falaise
du Caillaud (Talmont-sur-Gironde) dans le Campanien moyen. Très bien
conservées, ces dents sont très rares et se particularisent par leur grosseur, une forte racine et la partie active en forme de
crochet ; leur épaisseur est faible. La 3ème dent correspond à
une découverte faite au XIXème siècle sur la commune d’Arvert (à
côté de Royan) que le Docteur Chevallier a donnée au Musée de Paris comme
indiqué par Gervais(1). Elle a été figurée par Albert Gaudry(2)
suivant le dessin repris ci-dessous sous le nom d’Ancistrodon splendens. On peut imaginer que les poissons qui
possédaient de telles dents étaient de grande taille. Leurs dents en forme de
crochet, particulièrement résistantes, servaient à arracher les algues (rôle de
brouteur). Leurs mâchoires devaient être équipées d’autres types de dents pour
compléter leur alimentation.
Un peu d’histoire sur cette espèce
La
craie de Meudon a fourni des dents que Debey désigna Ancistrodon, nom de genre qu’il laissa inédit et que Roemer
employa dès 1849.
De
Koninck, en 1870,
attribua le nom Ankistrodus splendens(3)
pour une dent du Musée géologique de l'Université de Louvain et provenant aussi
de Meudon (Sénonien supérieur).
Comme
l’a indiqué Wilhelm Dames c’est le premier nom qui a la priorité. En 1883, il a
été le premier à montrer que les dents décrites comme Ancistrodon étaient en fait des dents pharyngiennes d’actinoptérygiens.
Ce type de dents se retrouve sur d’autres poissons comme l’actuel baliste et
est lié au mode d’alimentation.
Priem(4)
en 1892 a étudié d’autres dents de ce type et a précisé que la longueur de la
couronne de la dent d’Arvert était de 2 cm, dimension homogène avec la taille
des dents de Talmont.
La
publication de Jürgen Kriwet en 2005(5) retrace la chronologie des
études sur ce type de dents. Il rappelle que Leriche (1911) inclut les dents de
morphologie Ancistrodon dans le genre
pycnodonte Acrotemnus mais que
Weiller (1929) en se basant sur l’histologie les a transférées dans le genre Stephanodus groupe dont les dents
manquent d’homogénéité. Il fait aussi référence à la publication de Bell (1986)(6)
qui étudia un exemplaire qu’il rapporta à l’Hadrodus
hewletti. Bell justifia la préférence
pour le genre Hadrodus Leidy, 1857 à Ancistrodon car ce dernier nom
correspond à un serpent actuel Ancistrodon Wagler, 1830 (suivant en cela
la remarque de Hay déjà faite en 1899).
Les dents en question sont donc attribuées à Hadrodus splendens (de Koninck, 1870).
J.P. Archambeau
– Le 12 février 2017
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