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lundi 7 novembre 2016

Encroûtements de microbialites dans les
récifs de la Pointe du Chay-Angoulins (17)

Description et lieu de ces formations

Le site géologique de la Pointe du Chay (commune d’Angoulins-sur-Mer) qui date du Kimméridgien inférieur est caractérisé par des constructions coralliennes constituées principalement de Calamophylliopsis, d’éponges ainsi que de restes d’animaux qui vivaient dans les failles des massifs ou dans leur environnement. C’est surtout dans le 1er épisode récifal où les biohermes sont bien développés que l’on découvre des formations très particulières sous la forme d’encroûtements de microbialites mamelonnés (voir Photo N°1) et de concrétions rappelant celles des grottes souterraines (voir Photo N°2).


Un peu d’histoire sur ces formations

Ce sont Taylor et Palmer en 1994* qui ont les premiers étudié ces formations en se focalisant sur les grottes du 1er épisode récifal (voir photo N°3). Ces grottes constituaient des refuges abritant des organismes (brachiopodes thecideidines, huîtres, serpules, bryozoaires …)  qui servaient de substrat aux encroûtements microbialitiques. Taylor et Palmer ont classé les bioconstructions du Chay comme récifs de type corallo-thrombolitiques (I.Bour** : Contrairement aux stromatolites laminaires, les thrombolites ont une texture coalescente (1)). Jusque-là ces particularités géologiques étaient considérées produites par des algues rouges.
Plus récemment (2003), Nicolas Olivier et al.*** ont étudié en détail les microbialites, et en ont caractérisé les différentes morphologies et processus de formation en 4 catégories:

         - les encroûtements mamelonnés (photo N°1) sur les flancs et dessous le bioherme,
         - formations stalactitiques dans le toit des cavités (photo N°2),
         - microbialites réticulées à la périphérie des biohermes,
         - microbialites interstitielles reliant des éléments du récif.

Les microbialites ont joué un rôle important dans la construction et la consolidation des récifs, jusqu’à 70% de leur volume dans certains endroits. Elles sont le résultat de l’activité microbienne (cyanobactéries et autres bactéries), le gaz carbonique produit précipitant le carbonate de calcium dissous dans l'eau. L’efficience de ce mécanisme a été fonction des conditions environnementales (principalement : nutriments, niveaux marins, turbidité) sujet analysé dans la publication de 2008 par Nicolas Olivier et al.****.

(1)  Texture coalescente : « les thrombolites correspondent à des structures d’accrétions sédimentaires coagulées  formées en eau peu profonde par le piégeage, l’accolement et la cimentation de grains sédimentaires par des biofilms microbiens (Bowlin et al. 2011) ».



                                                                                            JP. Archambeau – Le 5 novembre 2016