Translate

Rechercher dans ce blog

mercredi 29 mars 2017

Le rudiste Gyropleura delarueana
trouvé sur l’île Madame (17)


Description des pièces et lieu des découvertes

Le fossile présenté provient du Cénomanien moyen (unité C2) de l’île Madame où il a été trouvé le 26 mars 2016 par Raymond Aussant.
               .
Il s’agit d’un rudiste (bivalve) appelé Gyropleura delarueana.

- La découverte est à souligner car l’espèce est très rare avec 3 spécimens provenant de l’île Madame dans la collection d’Orbigny (cf. J. Macé-Bordy 3ème partie page 158*).

- L’autre point très intéressant est sa bonne qualité de conservation. Les photos montrent une valve creuse terminée par un petit crochet du côté de sa fixation et coiffée d’une valve-opercule légèrement bombée. C’est cette dernière particularité qui permet principalement de différencier ce rudiste de l’Apricardia carinata qui possède un opercule plat et avec lequel nous l’avions confondu dans un premier temps (1). La photo N°1 fait apparaître une valve creuse presque lisse avec des lignes de croissance finement marquées alors que sur la face opposée -voir photo N°2- elles sont très accentuées et lamellaires, caractéristique qui devait compléter l’ancrage sur le fond quand l’autre côté offrait peu de résistance aux courants. Ces traits anatomiques éclairent d’un jour nouveau la représentation du dessin N°589 de la Paléontologie Française**.


Un peu d’histoire sur cette espèce

Dans sa « Révision sur les rudistes crétacés de la Paléontologie Française d’Alcide d’Orbigny » J. Macé-Bordy* donne les étapes dans la désignation de cette espèce : d’abord dénommée Caprotina delarueana en 1850 par d’Orbigny dans son Prodrome, celui-ci la décrit ensuite dans la Paléontologie Française sous le nom de Requienia delarueana**.

Henri Douvillé en 1887*** créa le genre Gyropleura en indiquant qu’il se particularise par l’enroulement de la valve fixée (creuse) dans le même sens que les Exogyra ; il en fit une description détaillée et signala des échantillons provenant de la craie blanche de Dieppe. Il classa delarueana dans ce nouveau genre et crut bon à cette occasion de l’appeler delaruei mais le nom d’espèce donné par d’Orbigny a l’antériorité, d’où son nom : Gyropleura delarueana (d’Orbigny, 1850).


(1)   Merci à J. Macé-Bordy et à S. Géry pour leur contribution à cette (re)détermination.




                                                  J.P. Archambeau  – Le 25 mars 2017